~ What doesn't kill you makes you stronger, Stand a little taller…

Tic-tac goes the clock… Crayon de papier en main, je donnais des petits coups avec l’arrière de mon crayon – là où se trouvait la gomme – sur la table. Ecouter Madame Stamson baratiner et baratiner sur le même sujet depuis pas moins d’une heure pouvaient vous saouler à la fin. D’ailleurs dès qu’elle avait commencé à nous raconter l’histoire de Wolfgang Amadeus Mozart en long en large et en travers, j’avais déjà décroché. Les grandes lignes nous suffisaient, on n’était pas non obligé de savoir combien de douche il prenait dans la journée, et combien de fois il bécotait sa femme ! Mais apparemment pour notre très chère professeure de musique classique, cela avait de l’importance. Je serais même prête à parier qu’on aura une question là-dessus à notre examen de fin de semestre ! Et moi je rigolerais bien devant cette question, avant de me dire que je ne suis pas dans la merde en fait ! Trêve de plaisanterie, lorsque je relevais la tête vers l’horloge murale quelque ne fus pas mon soulagement de voir la trotteuse rouge pointer vers le douze heures. Midi pile, la sonnerie retentit et les quelques personnes qui avaient portés attention à son cours, se déconnectèrent comme on peut déconnecter un ordinateur ! Attrapant ma veste et mon manteau, je sortais moi aussi de la salle de cours. Cet après-midi, j’avais prévu de revoir certaines de mes amies qui étaient encore à Yancy, car elles avaient un an de moins que moi. Yancy ou le lycée pour les élèves à problèmes. Je ne suis pas un problème, loin de là ! Disons juste que les cours n’étaient pas trop faits pour moi. J’avais des résultats moyens c’est pourquoi j’avais atterri là-bas. Moi à part dans la musique, je ne me voyais pas faire un autre métier ! Ingénieur et faire des calculs toute la journée ? Très peu pour moi. Chimiste et manipuler des produits chimiques avec lesquels je risque à tout moment de tout faire exploser ? Très peu pour moi, car je ferais exploser le laboratoire à plusieurs reprises ! Mon chemin était donc en quelque sorte tout à fait tracer, non ?

Pas le temps de rêver, j’avais encore mon service au bar Dionysos à faire avant d’aller à Yancy. J’aime bien le service le midi car il y a définitivement moins de monde que le soir. Vraiment, le soir c’est un boulot à vous donner le tournis tellement on vous appelle dans tous les sens et de tous les côtés ! Et miracle, je n’ai encore rien fait tomber depuis que je suis là ! Si si je vous assure ! Bref quatorze heures, mon service terminé, je m’empressais de chercher mes affaires pour aller rejoindre mon ancien lycée. Certes, mes amis ont encore cours et ne sont pas prêtes de sortir mais c’est pas grave, j’attendrai ! Ce bâtiment en brique rouge et blanche, dans lequel j’avais passé tout mon lycée, je dois bien admettre que j’étais contente d’y être sortie ! Parce qu’il y en avait des phénomènes là-bas et pas que dans le bon sens du terme ! La sonnerie avait dû retentir il n’y a pas si longtemps que ça, car certains lycéens étaient déjà dehors. Je décidais de m’asseoir sur les larges marches et de sortir un bouquin plein de partition en attendant. Après un petit moment, lorsque je relevais la tête et la tournais vers le petit groupe, j’en reconnus certains mais pas la blonde qui allait de personne en personne, comme si elle demandait son chemin ou quelque chose du genre. Finalement un des lycéens me pointa du doigt et la blonde tourna la tête dans ma direction. Surprise, je levais un sourcil avant de me pointer moi-même du doigt du genre ‘’Oulala mais qu’est-ce que j’ai encore fait ?’’ Fermant mon livre qui était sur mes genoux, je posais mes mains à plat dessus avant de lâcher juste un petit « Oui ? » comme je ne sais pas, guise d’invitation ? Après tout si elle me cherchait c’est qu’elle voulait quelque chose, non ?

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Effectivement, j’étais bien celle qu’elle cherchait. En même temps, j’ai envie de dire qu’avec ma couleur de cheveux : soit quand on me cherche de loin, on me repère directement ; soit si vous cherchez une blonde ou une brune, vous pouvez tout de suite m’enlever de votre liste ! Je sais, je ne suis pas la seule rousse sur Terre : mais disons qu’on forme tout de même un groupe restreint, hein ! La jolie blonde qui était apparemment venue me chercher se dirigea vers moi pour venir s’asseoir sur les larges marches menant à Yancy à mon côté. « Excuse-moi de te déranger.. Tu es bien Amelia ? » J’hochais la tête positivement. Deux options s’offraient à moi : soit je l’avais rencontré une fois ou par l’intermédiaire de quelqu’un et je ne m’en souviens pas – oui c’est mal je sais, mais je ne suis pas une tête en l’air pour rien ! – ou alors on avait un ami en commun qui lui aurait parlé de moi. Car aux dernières nouvelles, je ne crois pas avoir une étiquette avec écrit mon prénom collé sur mon front ! Machinalement, je passais tout de même discrètement deux doigts le long de mon front : ce que tu peux être bête des fois Amy ! Espérons qu’elle n’ait rien vu et qu’elle ne me prenne pas pour une folle avant même de m’avoir ‘’vraiment’’ rencontré ! J’aurais l’air fine moi alors ! Abordant un petit sourire, j’attendais qu’elle me demande ce qui semblait vraiment la tracasser. Car cette lueur qu’elle avait au fond des yeux, je ne la connaissais que trop bien : une lueur montrant de la détermination. La détermination de faire toute la lumière sur un événement qui nous tracasse. Je l’avais moi aussi celle-là. Ne croyez pas que parce que j’avais seulement dix ans lorsque mon Père est mort que j’ai tout oublié. J’étais toujours aussi sûre qu’à l’époque de ce que j’avais vu et ça qu’importe ce que ma Mère avait pu me dire – lorsqu’elle me parlait encore –. Moi aussi je cherchais à élucider quelque chose, car je sais qu’après ça, je pourrais mieux me comprendre moi-même ainsi que ces petits trucs bizarres que je vois.

« Je m’appelle Hermione Davis. Je ne sais pas si tu t’en rappelles, mais il y a deux ans, mon frère, Theodore, avec un de ses amis, Samaël, te sont venu en aide alors que.. Qu’il se passait quelque chose. » Ses paroles me surprirent et je ne saisis que quelques secondes après, en me repassant la fin de sa phrase en boucle dans ma tête que je compris comment elle était au courant de cette histoire. Oui, je m’en souvenais parfaitement et ils m’avaient sauvé tous les deux d’un espèce de bulldog aux yeux rouges sang qui avait décidé de me prendre pour cible. Mais si elle était au courant de cette histoire, c’est qu’elle était comme son frère, non ? Je veux dire dans le sens : qu’elle est spéciale. Je m’apprêtais à répondre quelque chose quand soudain une idée me traversa l’esprit, et si elle n’était pas comme lui ? Et si les deux amis ne lui avaient pas raconté la vérité, mais juste dit qu’ils m’avaient aidé à autre chose ? « Ah oui je m’en souviens, c’était lorsque j’ai failli me faire renverser par un bus ! Ils m’ont retenu juste à temps. » Mais j’avais répondu trop vite, et je suis sûre que même si Hermione ne me connaissait pas, elle devinerait que je lui avais menti. Je ne sais pas mentir, même si je suis une vraie tête de mule et que je veux toujours avoir raison. Là je peux faire semblant de ne pas connaître la réponse ou d’être sûre de moi. Pas dans ce genre de moment. Faisant une petite grimace suivi d’un sourire crispé, j’ajoutais : « Je suis une piètre menteuse, non ? »

J’expirais un peu plus fortement que la normale avant de relever la tête pour pouvoir recommencer cette fameuse histoire et cette fois-ci sans mentir. De toute façon, je serais assez vite fixée sur le fait si elle me croit ou non ! Si elle part en courant en criant que je suis folle alors il ne faudra pas chercher midi à quatorze heures ! « J’imagine qu’ils t’ont mise au courant de ce qui s’est passé : le bulldog immense aux yeux rouges, leur arrivé et le fait qu’ils aient aidé, car sans eux je ne sais pas ce que j’aurais fait ! Mais je comprends pas le rapport avec maintenant ? Est-ce que j’ai manqué quelque chose ? » Terminais-je avec un petit sourire sympathique.

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Heureusement pour Hermione ne prit pas aussi mal que je pouvais imaginer ma tentative de lui cacher ce qui était réellement arrivé quand son frère et son ami sont venus. Au contraire, elle en a même rigolé – chose qui je vous assure pour une fois n’était pas fait exprès ! – avant de dire : « [ color=#AEEE00] Oh, avec un peu d'entrainement, ça devrait le faire.[/color] » Je ne pus m’empêcher de lâcher un petit rire, qui sonnait plus du rire nerveux qu’autre chose. Moi apprendre à mentir ? Je crois que je suis trop expressive pour ça ! De plus, la culpabilité se lirait sur mon visage car je me sens toujours mal lorsque je suis obligée de mentir. Même si je mens presque toujours les jours aux autres sur ce que je vois, et ce que je ne vois pas. C’est souvent difficile d’avoir des amis à qui au fond vous ne pouvez même pas tout dire car ils ne voient pas ce que vous voyez. Lorsque je vois un espèce de doberman énorme aux yeux rouge sang, eux voient un petit chien abandonné. Avouez que la différence est énorme hein ! C’est comme s’ils vivaient en permanence avec des lunettes déformantes sur le nez ! Enfin bref, comme on dit ‘’on apprend à vivre avec, hein’’ ! Pour en revenir à notre conversation, la Blonde m’adressa un clin d’œil complice suite à sa petite blague. Il se pourrait bien qu’on s’entende bien elle et moi : après avoir réglé l’histoire de son frère, car je pense qu’il a très certainement dû lui arriver quelque chose pour qu’elle vienne m’en parler après quoi ? Deux ans en gros… J’enchaînais donc en lui racontant en gros ce qui s’était passée ce jour-là car je pensais qu’elle devait déjà être au courant. Mais je vis son attitude changer quelque peu lorsque je lui demandais si j’avais manqué quelque chose. Olala Amy, ce genre de situation voulait tout dire, du genre : ‘’t’as encore foutu les deux pieds dans le plat, bravo la petite douée !’’ Et ça ne m’étonnerait même pas vu que je suis une maladroite de première…

Et là arriva la nouvelle telle une bombe, tel un électrochoc : « En fait, mon frère.. Est mort, il y a deux ans, environ. » Si j’avais eu un troisième pied, je crois que lui aussi se serait retrouvé dans le plat ! La seule chose que je fus capable d’articuler était un petit « [color=indigo]Je suis désolée.[/color » avant de me pincer la lèvre inférieure. Amy tourne ta langue sept fois dans ta bouche avant de parler la prochaine fois ! Mais s’il était mort il y a de ça deux ans, ça coïncidait avec le moment où je l’avais vu. Est-ce que sans le savoir j’étais une des dernières à l’avoir vu ? Je me souviens encore qu’il avait été gentil avec moi quand j’étais encore sous le choc – vu que c’était la première fois que je me faisais attaquée par une de ces bestioles – : il avait même essayé de me rassurer en tentant une petite blague. Et ils étaient partis tellement vite par la suite, que j’avais à peine eu le temps de leur dire un petit merci, rien de plus. Maintenant, je me dis que je ne pourrais jamais le remercier correctement… Elle continua après un petit silence en me bombardant de questions : « Enfin, bref. Tu te souviens de choses qu'il t'aurait dit ? Il était habillé comment ? Est-ce qu'il portait un tee-shirt violet ? Et, il avait l'air fatigué, en plutôt en forme ? Il était accompagné de quelqu'un, à part Samaël, un grand brun ? Et.. » Mon regard un peu même beaucoup perdu croisa le sien, et elle m’adressa un petit sourire navré. J’essayais du mieux que je pouvais faire coller ses questions avec les questions qu’elle m’avait posé afin de lui répondre au mieux possible. Je voulais l’aider, car moi aussi je cherchais des réponses et si j’avais eu l’occasion de tomber sur une personne qui savait quelque chose à propos de mon Père, croyez-moi que je lui poserais une tonne de question moi aussi !

« « Désolée, quand je parle de mon frère, je commence vite à en faire un peu trop ! » Hermione ria et vu que le rire est communicatif, je riais légèrement moi aussi. Je la comprenais très bien. « T’inquiètes pas c’est normal à ta place, je ne tiendrais pas en place non plus ! » Je lui souris, avant de fermer les yeux, et plaquant deux doigts sur ma tempe j’essayais de me remémorer la scène afin de lui répondre correctement : enfin du mieux que je pouvais. « Je me souviens qu’ils sont venus m’aider, mais qu’ils n’ont pas eu longtemps le temps de rester : ils avaient quelque chose à faire, quelque chose d’important si je me souviens bien. Même s’ils ont quand même pris le temps de voir si j’allais bien et de se présenter : ton frère a d’ailleurs essayé de me rassurer avec une petite blague. Il a été vachement gentil avec moi. En retour, je les aies aidé à retrouver leurs chemins et ils sont partis. » Rouvrant les yeux, je posais mon regard sur Mione. Est-ce que je l’avais vraiment aidé ? Je n’en avais aucune idée. En même temps, tout s’était passé très rapidement : en deux ou trois coups de cuillères à pot et tout était terminé. « Je suis désolée, j’aimerais pouvoir t’aider plus… » Terminais-je en faisant une petite moue, n’étant pas sûre de l’avoir aidé…

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