Comment... Comment as-tu pu ?! Tu es immonde, je te hais ! Je cherche ma soeur, ma pauvre petite Sofia perdue, et quand je te montre sa photo tu te montre le plus gros salaud de la Terre ! Je ne t'ai pas vu plus de quelques minutes, heureusement pour toi, mais je peux te dire que jamais je n'oublierais la manière dont tu m'as traitée. Je cherchais ma soeur dans la ville de San Francisco, montrant aux passants des photos d'elle. Cela faisait pile deux ans que nous étions séparées. Les gens me répondaient gentiment en voyant ma détresse. Et puis il y a eu toi. Espèce de... Quand je t'ai demandé si tu avais vu ma Sofia, tu as répondu que tu n'en avais rien à foutre. Tu ne voyais donc pas à quel point j'avais besoin de gentillesse ? Et toi tu m'envoies chier comme un slip sale ! Je te jure que si je te croise, j'te sonne l'heure !

Samuel... C'est compliqué de dire ce que je pense de lui. D'un côté c'est un excellent combattant. De l'autre c'est un privilégié. Quand on fait des jeux de guerres, nos deux cohortes se retrouvent souvent à jouer main dans la main, aussi lui et moi nous retrouvons parfois à "bosser" ensemble. Lui assure le corps à corps, je me charge de tout ce qui est à distance. On est complice, proche. Je sais comme il fonctionne et lui sait comment je marche. On se sourit, on blague même parfois entre deux combats. Mais ce qui est dans les Champs de Mars reste dans les Champs de Mars. Je ne sais pas pourquoi je ne parvient pas à l'apprécier dans la vie quotidienne mais c'est comme ça. Je suis jalouse, incroyablement jalouse. Il est fils de Mars. Il est privilégié. Moi je ne suis qu'une archère, une fille qu'on ignore parce qu'elle se bat à distance alors que les conventions considèrent ce style comme de la lâcheté. Je l'ignore toujours à l'extérieur des combats, c'est plus fort que moi. Je suis peut-être idiote sur ce coup.

Le préteur de la légion. Ça passe pour un honneur d'être dans ses amis, non ? Peut-être, de toute façon je m'en fiche. Surtout que, à la vérité, j'ai envie qu'il soit pour moi plus qu'un ami. Lorsque je suis arrivée pour que Lupa me teste et m’entraîne, tu finissais ta propre formation. J'ai tout de suite été submergée par un étrange sentiment. Mais comme il est parti, il n'a pas eu le temps de se développer davantage. Oh, il me manquait, plus qu'il ne pouvait l’imaginait. Mais j'avais décidé de me concentrer sur mon entrainement, puis sur la recherche de ma soeur. Quand je suis arrivée au camps Jupiter, il était là, droit et fier dans sa tenue de préteur. Mon coeur a fait un bond gigantesque en le voyant. L'aimais-je ? Je ne le savais pas. Nous avons ensuite commencés à nous entraîner ensemble, et mes sentiments continuèrent d’accroître. Mais en même temps, il y avait Laser, mon meilleur ami, que j'aimais aussi sans vraiment me l'avouer. Quand le fils de Fortuna mourut, je commençais à dépérir. Et puis il y a eu le baiser. Un accident, pourraient dire certains, mais ce n'en était pas un. Je t'avais plaqué à terre. Yeux dans les yeux. Corps contre corps. Aucune limite, aucune barrière entre nous deux. Je ne sais pas lequel a embrasser l'autre, mais nous étions là, sur le sol, à échanger un fougueux baiser. Je n'avais jamais aimé personne. Il ne le sait pas, mais ce baiser était mon premier. Ce fut moins qui rompit le contact de nos lèvres. Parce que la mort de Laser était trop fraîche, et qu'elle avait laissé une plaie pas encore cicatrisée. Parce que jamais l'impression de trahir mon meilleur ami. Et aujourd'hui, je serais bien en peine de dire où nous en sommes...